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HISTOIRE PARTIELLE ET INCOMPLÈTE DE L'UJJL

Publié il y a 4 ans par

HISTOIRE PARTIELLE ET INCOMPLÈTE DE L'UJJL

Union Jeanne La Lorraine.

 

Pour aborder la création de l’UJLL il faut se replacer dans le contexte des années 1920 et évoquer trois grands hommes qui ont contribué à la création de l’UJLL, un docteur, le docteur Paul Michaux, un avocat et homme politique Robert Schumann et un militaire  Paul De Séchehaye.

En 1920 la France se relève doucement de quatre ans de guerre. Pus d’un million de jeunes hommes sont tombés au champ d’honneur. Presque autant mourront de leurs blessures ou de maladie contractées dans les tranchées. La France sort vainqueur de la première guerre mondiale, la Der des Der, mais la France est à genoux. Elle manque de bras pour reconstruire le pays en ruine. La population, amputée des pertes des jeunes hommes, a inexorablement vieillie. Après près de cinquante ans d’annexion à l’empire prussien suite à la défaite de Sedan en 1870, l’Alsace et une partie de la Lorraine réintègre le giron de la république Française. La réintégration ne se fera pas aussi facilement. Un demi siècle d’annexion laisse des traces ; les plus visibles sont architecturales, législatifs, mais le quotidien de la population Alsacienne et Lorraine se ressent aussi pleinement des ces presque cinquante ans passé sous l’empire prussien. On ne balaye pas d’un revers de la main cinquante ans de culture, d’habitude allemande pour immédiatement adopté la langue, la culture, le mode de vie, la législation Française. L’intégration se fera pas à pas, elle laissera des traces. Alsaciens et Lorrains pourront à juste titre se sentir frustrés et la liesse du lendemain de l’armistice du 11 novembre 1918 qui a rendu l’Alsace-Lorraine à la France fera rapidement place à de l’incompréhension, voire de la rancœur entre les provinces reconquises et le reste de la France. Pour la république Française l’intégration ne se fait pas assez rapidement. Les Alsaciens- Lorrains ont besoin de temps pour assimiler les changements, de langue, de culture, de législation. Une large partie des Alsaciens –Lorrains n’est pas loin de penser que c’était mieux durant l’annexion. Ils ont aussi payé un lourd tribut à la guerre et pour beaucoup d’entre eux sur l’uniforme allemand.

C’est dans cette ambiance post-guerre que trois hommes poursuivent un but commun, le développement physique et moral de la jeunesse ouvrière.

 

La FSCF du docteur Paul Michaux.

Dès 1898, le docteur Paul Michaux, patriote Messin ayant opté pour la France après la défaite de Sedan, réuni les patronages de France en une fédération gymnique et sportive de France. C’est lors du premier concours de gymnastique et d’exercices physiques des patronages du 24 juillet 1898 que la fédération est officialisée sous l’appellation Union des Sociétés de Gymnastique et d’Instruction Militaires des Patronages et Œuvres de Jeunesse de France (USGIMPOJF), nom qu’elle conservera jusqu’en 1901. De 1901 à 1903 c’est sous le nom de Fédération des Sociétés Catholiques et Gymnastique (FSCG) qu’on la connaîtra. En 1903 elle prend le nom de Fédération Gymnastique et Sportive des Patronages de France (FGSPF). En 1907 elle crée la licence nominative dans un souci de la personne humaine et le respect de l’éthique. En 1911 elle contribue à la création de la FICEP, Fédération Internationale Catholique d’Éducation Physique et Sportive et de l’UGSEL Union Générale Sportive de l’Enseignement Libre. Elle encourage le sport féminin et crée en 1919 le RSF Réseau Sport Féminin. Sollicitée par le baron Pierre de Coubertin elle rédige le serment olympique en 1906. En 1919 elle crée la coupe de France de Football qui porte le nom de Charles Simon, l’un des dirigeants de la fédération tombé au champ d’honneur comme 26000 autres membres de la fédération tués au combat entre 1914 et 1918. Dans l’entre deux guerres elle est la première fédération Française compte tenu de ses effectifs et de sa vitalité. En 1947, c’est sous le nom de Fédération Sportive de France (FSF) qu’elle promeut l’éducation physique et morale de la jeunesse chrétienne. En 1968 elle confirme officiellement son investissement dans le secteur socio-culturel en devenant le Fédération Sportive et Culturelle de France (FSCF). La FSCF est la seule en France, est sans doute dans le monde, à détenir à la fois l’agrément d’association sportive, l’agrément national de jeunesse et d’éduction populaire, et l’habilitation nationale à délivrer des BAFA et des BAFAD. La FSCF est membre de nombreuses organisations dont notamment le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF).

 

L’Union Jeanne La Lorraine.

Dès 1919, le docteur Paul Michaux qui avait attendu avec foi mais impatience, l’heure de la délivrance de sa bonne ville natale, Metz, jetait, avec Robert Schuman (président du conseil) son premier président, MM Séchehaye, Houppert et quelques autres collaborateurs les fondements de l’UJLL. La fédé avait tenu à célébrer par le grand concours national et international de Metz, en 1920, cet heureux évènement. C’est le docteur Paul Michaux lui même qui lors de la remise des prix, remit de ses mains propres le drapeau régional de l’union à l’une des plus belles sociétés messines (Les jeunes Ouvriers, devenu le C.O.M) qui l’avait emporté de haute lutte. En 1930 l’UJLL comptait 50 sociétés. Juste avant la seconde guerre mondiale elle compte 70 sociétés. Après la débâcle et les expulsions dues à un régime proche de l’annexion de 14/18, l’UJLL a failli mourir. Mais elle renait dès la libération sous l’impulsion de quelques anciens. Fin des années cinquante l’UJLL compte 80 sociétés mais elle n’a pas encore retrouvé son prestige d’antan. Lors des championnats nationaux de gymnastique en section masculine, du grand prix fédéral de musique et du concours interrégional et régional de gymnastique et de musique de Metz du 7 au 9 juillet 1956, le président de l’UJLL Paul Séchehaye cite au tableau d’honneur quelques sociétés méritantes qu’elles aient conquis la garde du drapeau régional soit qu’elles aient représenté dignement l’UJLL aux championnats fédéraux, concours interrégionaux et autres compétitions importantes : L.S Rosselange, Espérance Metz-Sablon,CSL Beauregard,CSL et SR Sarrebourg, CSL Forbach,CSL Petite Roselle, Stiring-Wendel, CO Metz, UT Hayange, Dannelbourg entre autres. L’UJLL comprenait alors plusieurs groupement locaux, ceux de : Sarrebourg, Sarreguemines, Bitche, Vallée de l’Albe, Forbach et Metz.

 

 Les pionniers.

 

Robert Schuman. (Source : conférence de Jacques Paragon octobre 2012).

Robert Schuman nait le 29 juin 1886 à Clausen au Luxembourg, fils de Jean-Pierre Schuman agriculteur rentier à Évrange (Lorraine) et d’Eugénie Duren de Bettembourg (grand Duché du Luxembourg). Robert Schumann a 14 ans lorsque son père décède. Il reste seul avec sa mère, veuve à 36 ans. C’est de sa mère, une femme cultivée, d’une grande sensibilité, aimant la musique, doué pour le piano et surtout très pieuse, à la foi chrétienne profonde, que Robert Schuman reçoit une forte empreinte. Il passe son enfance au Luxembourg. En 1903, après ses études secondaires il décide d’intégrer une université allemande à Metz. Ce choix de Metz témoigne déjà de son attachement à la Lorraine, terre natale de sa famille paternelle. À la fin de ses brillantes études, à Strasbourg, il apprend le décès de sa mère à 47 ans le 30 août 1911. Il traverse alors une période de grande tristesse au cours de laquelle on lui prête une vocation monastique. Un de ses amis, Henri Esbach l’en dissuade et le persuade d’être un apôtre laïc. En 1912 il ouvre son cabinet d’avocat à Metz et rencontre peu de temps après Monseigneur Willibrord Benzler évêque de Metz depuis 1901 et ancien  abbé des Bénédictins de Maria- Laach, abbaye engagée de longue date dans le renouveau liturgique et le catholicisme social allemand. Ce saint homme, reconnaissant en Robert Schuman sa profondeur spirituelle, son intelligence et sa disponibilité, ne tarde pas à lui confier la responsabilité d’un organisme taillé à sa mesure, la fédération diocésaine des groupements de jeunes (ancêtre de l’UJLL ?), qui lui permet d’être en contact avec les responsables de plus de 4000 jeunes chrétiens lorrains. Mgr Benzler oriente également Robert Schuman vers les œuvres de Saint Thomas D’Aquin au sein des quelles il rencontrera probablement le docteur Paul Michaux. En 1918 à la fin de la guerre Robert Schumann débute une nouvelle vie en tant que Français. Il connaît peu le contexte politique et psychologique de la France, mais il y est profondément attaché de part l’héritage culturel et spirituel de ses parents. Il retrouve son cabinet d’avocat et reprend ses activités dans la discrétion et la mesure. Il reprend également son bâton de pèlerin pour mobiliser les énergies religieuses de la jeunesse afin de sauvegarder l’âme de la Lorraine. À son corps défendant il entre en politique et est élu une 1° fois député de la Moselle le 16 novembre 1919. Pendant la seconde guerre mondiale il s’échappe de sa résidence surveillée dans le palatinat pour se réfugier dans la clandestinité des Abbayes de Ligugé dans la Vienne. Alors que la défaite allemande ne fait plus de doute, peu avant la fin de la guerre, Robert Schuman s’exprime sur l’unification de l’Europe incluant L’Allemagne. En 1946 il est ministre des finances. Après la chute du gouvernement Ramadier, Robert Schuman entre à l’hôtel Matignon le 24 novembre 1947. Ministre des affaires étrangères de 1948 à 1953 il y déploie une grande activité pour unifier l’Europe, instrument de paix non seulement pour elle même mais pour le monde entier. Le 9 mai 1950 Robert Schuman déclare la création de l’union des peuples d’Europe, seule idée politique féconde du XX° siècle. Ministre de la justice en 1955, il quitte définitivement le gouvernement en 1956 et entame une longue période d’effacement. L’arrivée aux affaires du général De Gaulle met fin à l’influence politique de Robert Schuman qui meurt le 4 septembre 1963 à Scy-Chazelles.

 

Paul De Sèchehaye.

Paul de Sèchehaye nait le 26 juillet 1893 à Briey, fils de Jules-Ferdinand, conseiller honoraire à la cour d’appel de Nancy et de Louise née Deguerviller. Après de brillantes études à Nancy puis à Paris, le jeune homme s’engage au 28° régiment de dragons à Sedan en 1912. Dès la déclaration de guerre son unité part au front. Paul De Sèchehaye s’y montre un soldat exemplaire. Blessé il est titulaire de trois citations à l’ordre de la division lorsque sonne l’armistice. Démobilisé il est alors nommée en qualité d’attaché au secrétariat en chef de la sous préfecture de Metz Campagne et le restera jusqu’en 1926. Deux auparavant il est élu conseiller municipal à Woippy. Ses qualités d’homme et d’administrateur lui valent en 1930 d’être choisi par ses pairs pour occuper les fonctions de maire. Il le restera jusqu’en 1947 où il passe le flambeau à monsieur Debs. Mobilisé en 1939, Paul De Sèchehaye rejoint le général De La Porte du Theil et est nommé commissaire chef de groupement auprès des chantiers de jeunesse à Châtelguyon. Après l’arrestation par les allemands des principaux cadres de cette organisation en février 1944, il demeure à son poste pour ne pas abandonner les jeunes Lorrains et Alsaciens expulsés et réfugiés qu’il a sous ses ordres. Paul de Sèchehaye est titulaire de nombreuses décorations, croix de la légion d’honneur, médailles militaires, croix de guerre 14/18, médaille d’or de l’éducation physique etc…. Pionnier du sport lorrain, des patronages en particulier, il marque l’UJLL par sa forte personnalité et son sens du civisme. Union Jeanne La lorraine dont il est membre fondateur au lendemain de la 1° guerre mondiale avec ses compatriotes Paul Michaux et Robert Schumann.  Nommé président à vie, Paul de Sèchehaye, entouré d’une équipe dynamique, a fait de l’UJLL l’une des unions départementales les plus florissantes de la Fédération Sportive et Culturelle de France dont il était membre du comité central. Marié à Marie-Thérèse Devial née le 18 janvier 1898 à Bordeaux, décédé le 1 août 1945 à Woippy à l’âge de 47 ans, qui lui donne 4 enfants, il se remarie avec Anne-Marie Dauzat (1910/1997). Paul De Sèchehaye s’éteint à son domicile, le château de Woippy, vieille demeure dont sa famille était propriétaire depuis la révolution, le 13 janvier 1975.

 

Les activités de l’UJLL

Le tir, la gymnastique et les fanfares sont les trois activités présentent dès le début de la création de la fédération en 1898 et de l’UJLL en 1920. En 1914, un lauréat sur trois du brevet d’aptitude militaire l’a préparé au sein de la fédération et de la commission de préparation militaire où se pratique le tir aux armes réglementaire (TAR). Cela se poursuit jusqu’en 1919, mais il faut attendre 1933 pour noter l’organisation d’une compétition et la commission de tir n’apparaît qu’en mai 1949 au sein de la toute nouvelle FSF.

La gymnastique s’adresse au début à des sections qui défilent en ordre derrière leurs drapeaux. Les évolutions collectives et les qualités athlétiques y priment sur la virtuosité individuelle et le premier championnat fédéral n’est organisé qu’en 1910. La grande guerre interrompt le cycle et le concours prévu à Metz en 1919 pour fêter le retour de l’Alsace-Lorraine est reporté d’un an. Il accueille en 1920, 800 gymnastes et 160 sociétés, et pour la première fois le gouvernement y délègue un représentant. C’est l’acte de baptême de l’UJLL. C’est aussi l’époque des regroupements grandioses. En 1921  266 associations, 18 000 gymnastes et musiciens défilent à Strasbourg. Pour le 25° anniversaire de la fédération les 21 et 22 juillet 1923, 600 associations et 28 000 gymnastes et musiciens évoluent au champ de Mars à Paris sous le haut patronage du président de la république Alexandre Millerand. À partir des années 1960 les championnats individuels prennent le pas sur les évolutions collectives et athlétiques. L’élévation du niveau technique nécessite une organisation des compétitions en salle qui ne permet plus de gigantesques rassemblements. En UJLL jusque dans les années 1980 la gymnastique était pratiquée dans les clubs de Thionville, Rosselange et Petite Roselle entre autres.

La musique fédérale a une commission dès 1912. Les fanfares qui se produisaient en défilé ou formation statiques se tournent vers d’autres horizons dans les années 1950. En 1970 la musique essaye d’arracher son indépendance vis à vis de la gymnastique pour former, avec les troupes de majorettes, qui apparaissent alors dans les associations, un tout plus moderne et cohérent.

Durant de nombreuses années Antoine Bourgard dit « Vanel », musicien hors pairs habitant à Guntzviller, fut le responsable de la commission musique de l’UJLL tout en ayant en charge la fanfare de Guntzviller dont sont issue de nombreux musiciens devenus eux même dirigeant de fanfare, à Réding, Hoff, Hellert, Garrebourg etc… Malheureusement dans les années 1980, alors que Antoine Bourgard a pris du recul pour raison de santé, l’activité musique/fanfare/ majorettes a progressivement disparu du paysage de l’UJLL.

On ne sait pas grand-chose des autres activités de l’UJLL à ses débuts en 1920, pour peu qu’ils y aient eu d’autres activités que celles citées plus haut.

La pratique du cross country remonte au XIX° siècle dans les écoles anglaises.  Le football a été codifié à peu près à la même époque par les écossais. Le tennis de table est lui aussi d’origine britannique. Le terme ping-pong proviendrait de la marque commerciale sous laquelle le jeu est produit aux États-Unis au début du 20° siècle. Le terme « ping-pong » est plutôt utilisé pour désigner le jeu de loisir, alors que « tennis de table » est utilisé pour désigner la pratique sportive. Le basket-ball est crée fin du 19° siècle dans le Massachussetts (Etats-Unis). Le twirling, sport reconnu depuis 1985, n’a lui été crée qu’en 1978. Le judo «  voie de la souplesse », art martial qui a évolué en sport de combat et en sport olympique a été créé au japon en 1882 par le maître Jigoro Kano et a fait son apparition à l’ULL au début des années 2000 sous l’impulsion de Gabriel Spahn.

Athlétisme cross country.

Cette discipline hivernale très exigeante fut longtemps considérée comme un palliatif au football durant la trêve hivernale. Presque tous les footballeurs participaient aux cross organisés par l’UJLL dès la fin de la seconde guerre mondiale jusque dans les années 1980 lorsqu’apparu la perspective de jouer au football en hiver dans des salles de sport. Les cross ont alors connu une désaffection, mais les dirigeants de l’UJJL n’ont jamais baissé les bras et on perpétué cette discipline sportive contre vents et marées. Le cross country, base physique de tout autre sport, est la discipline qui exige le moins d’équipement pour sa pratique, un short, un tee-shirt, des gants et une paire de pointes suffissent pour s’exprimer librement  en sous bois ou sur des prés boueux. Nous n’avons aucune archive concernant les cross disputés entre 1920 et le début de la seconde guerre mondiale. Dès la fin de la seconde guerre mondiale, le cross a repris ses droits à l’UJLL. Dans ces années là, le futur président de l’UJLL, Gabriel Spahn fut l’un des fers de lance de cette discipline hivernale. Autant à l’aise sur les tours de pistes cendrés  en été qu’en sous bois en hiver, Gabriel Spahn  était un coriace adversaire pour ses rivaux qui à plusieurs reprises durent s’incliner face à sa détermination. On peut également citer parmi les ténors du cross de cette période le futur député de la Moselle Aloyse Warhouver, ou encore Marcel Kalk.

Quatre cross étaient organisée tous les ans par l’UJLL : le cross d’ouverture en novembre, le championnat de groupement en décembre, le championnat de Moselle en janvier et le championnat de Lorraine en février.  Ces épreuves se disputaient à Mittersheim, Nitting, Walscheid, Phalsbourg,Bertelming, Saint-Louis, Henridorff, Danne et Quatre Vents, Phalsbourg, Haselbourg et d’autres localitées encore. À cela se rajoutait une rencontre de cross entre l’UJLL et l’Avant Garde du Rhin opposant les meilleurs athlètes mosellans aux meilleurs Alsaciens. Les athlètes de l’UJLL ont également participés régulièrement aux championnats fédéraux de cross, dans l’Ouest de la France, à Laval, Argentan, Ploudalmezeau, dans le Nord à Fleurines, en Lorraine à Vittel, Bar Le Duc, en Alsace à Neuf-Brisach et Brumath, avec à chaque fois des titres fédéraux à la clé. L’UJLL a organisé à cinq reprises le championnat fédéral, à Haselbourg, à Printzheim deux fois, à La Petite Pierre et à Insming. Outre les athlètes cités plus haut on peut rappeler les titres de Gérard Goulon, Jean-Marc Discher, Stéphanie Baltz entre autres, et évoquer les clubs de cross historiques de l’UJLL : Brouderdorff, Saint-Louis, Danne et Quatre Vents, Insming, Printzheim, Hommarting, Haselbourg.

 En 1988, à l’occasion du 90° anniversaire de la FSCF, l’UJLL à mis sur pied le trophée Paul Michaux qui, en ce centième anniversaire de l’UJLL, en est à sa 32° édition et porte sur sept épreuves disputé en Moselle Sud et Alsace Bossue.

 Dans « La petite histoire partielle et partiale de la FSCF » parue au début des années 2000, Jean-Marie Jouaret indique que « La Moselle est le seul des 70 départements de la fédé où la tradition du cross reste vivace en cette fin de 20° siècle et conserve le niveau d’il y a 30 ans », et il précise « Les Lorrains sont habitués aux rudes conditions climatiques de leurs hivers et ils ne rechignent pas devant l’effort comme celle qui donna son nom au comité départementale de la Moselle Jeanne La Lorraine ».

Marcel Gassmann et Marcel Kalk, deux présidents emblématiques de la commission d’athlétisme de l’UJLL, ont largement contribué, durant de longues années, à la pérennisation du cross à l’UJLL.

 

Football.

 

Le football, l’un des quatre papys de la FSCF avec le basket, la gymnastique garçon et la musique, tous nés entre 1898 et 1905, a fait de la résistance dans le domaine si fragile des sports collectifs. Dès 1892 on jouait au football dans les cours des patronages, mais il a fallu attendre 1901 pour voir les premières rencontres de la Fédération des Sociétés Catholique de Gymnastique. La fédé a joué un rôle essentiel dans le développement du football et par ricochet du sport français tout entier.

 On a sans doute joué au football dès la création de l’UJLL en 1920, mais difficile de trouver des archives le relatant. On sait cependant que des clubs comme le SR Sarrebourg, la Montagnarde de Walscheid, l’AS Henridorff, l’AS Dannelbourg ou encore Réding se rencontraient régulièrement avant guerre, mais ce n’est qu’au début des années 1950 que se créèrent de nombreux clubs de football au sein de l’UJLL.

 Le football, sport universel se joue partout en toutes conditions. Dans le groupement de Metz et celui de Sarrebourg un championnat régulier mettait en jeu plus d’une trentaine d’équipes dans chaque groupement. Aldo Platini, le père de Michel Platini s’occupa longtemps du football à l’UJLL.

Au début des années 1980 la FFF a su attirer quasiment tous les clubs de football de l’UJLL leur promettant un championnat plus relevé et des conditions de jeu bien meilleurs qu’à l’UJLL. Beaucoup s’y brûlèrent les ailes. Les déplacements devenaient plus onéreux, le recrutement s’avéra plus compliqué et plusieurs clubs disparurent faute d’effectifs et de moyens.

La commission de football de l’UJLL tenta de faire face à cette désertion en s’adaptant et en menant une politique tournée vers les jeunes. Dans les années 1970/1980, 20 équipes minimes, 7 équipes cadets et encore 16 équipes seniors se disputaient le championnat UJLL mais aussi les coupes Marcel Gassmann, Baumgarten et la coupe Emile Adam. Un championnat vétérans fut créé pour suppléer aux défections des équipes seniors au début des années 1980. Les finales des coupes se déroulaient lors de la fête du groupement de l’UJLL en fin de saison. Fête de l’UJLL qui commençait invariablement avec une messe en plein air le matin, célébré par l’abbé Adam, suivi d’un apéro concert donné par la fanfare de Guntzviller agrémenté d’une démonstration des majorettes. Après le repas pris en commun, l’après-midi était consacré exclusivement au football devant des centaines de spectateurs.

En 1998 le groupement de Metz comptait encore 32 équipes et 450 licences réparties en trois divisions qui disputaient leur championnat et la coupe du chanoine Emile Adam.

Gilles Bour et Jean Schroeder ont mis sur pied, dans ces années fastes, des sélections UJLL minimes et cadets qui ont rapporté à l’UJLL de nombreux titres fédéraux. Claude Spreng, sélectionneur et entraîneur de ces équipes minimes et cadets a fait, depuis, une belle carrière d’entraîneur dans de prestigieux clubs alsaciens. Marcel Gunther, Marcel Kalk, Francis Kalk, Roger Barthel furent, entre autres, des artisans et dirigeants de la commission football.  Dès la fin de la seconde guerre mondiale l’UJLL s’est rapproché des footballeurs allemands dans un souci de réconciliation après des années de confrontation. En 1957 la 9° rencontre annuelle entre la sélection de lorraine FSCF et son homologue d’outre Rhin la DJK  à Herdorff dans le Limbourg s’est achevée sur le score de 3-0 pour les lorrains, but de Votion (Bataville) Gaiga (Froidcul) et Keff (Joeuf). Les deux derniers buts ont été marqués sur deux passes décisives de Aldo Platini, l’entraîneur, entré en cours de jeu.

La commission de football de l’UJLL avec l’appui de la FSCF a exporté son expérience à l’internationale en envoyant Fabrice Thonatte former les arbitres de football au Madagascar au début des années 2000.

L’activité football est actuellement en sommeil à l’UJLL. Elle ne demande qu’à se réveiller.

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